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en nubie, etc.


qu’on en voit encore sur les lieux un qui n’est pas dégrossi, et qu’on a éloigné un peu des rochers pour le transporter au Nil ; et un autre semblable, mais qui tient encore à la carrière où il a été taillé. Quant à la tradition portant que les montagnes à travers lesquelles passe le Nil étaient unies anciennement par une chaîne pour empêcher les bateaux de passer, j’ai de la peine à la croire fondée. Si les anciens avaient voulu barrer le passage du Nil, ils auraient vraisemblablement choisi pour cela la ville d’Assouan où le Nil est plus étroit qu’à Selseleh, et la cataracte nième aurait offert la meilleure barrière qu’on eût pu choisir. On montre, à la vérité, sur le bord occidental du fleuve à Selseleh, une pierre à laquelle on prétend que la chaîne était attachée ; mais j’avoue que je n’ai pu y reconnaître aucune marque de chaîne ; la pierre ne paraît même pas propre à cet usage ; d’ailleurs le fer était chez les anciens Égyptiens un métal trop précieux pour qu’ils l’employassent à faire arrêter la nuit les bateaux sur le Nil dans un pays qui n’a pu avoir un commerce bien florissant. Je crois plutôt que le nom de montagnes de la chaîne vient de leur forme même qui présente, en effet, une chaîne que le Nil ne fait qu’entrecouper, et qui s’étend sur les deux rives dans la direction de l’est à l’ouest.