Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/101

Cette page n’a pas encore été corrigée
93
en nubie, etc.


étaient tellement accablés de fatigue, qu’ils pouvaient à peine avancer. Nous en avions perdu trois en route ; un quatrième ne pouvait pas aller loin. Il faut avoir traversé ces déserts pour avoir une idée des fatigues extraordinaires qui en sont la suite. Ces plaines immenses, couvertes de sable et de pierres, et entrecoupées quelquefois par des montagnes plus ou moins élevées, n’offrent ni abri, ni trace de végétation, ou de séjour d’hommes. Quelques arbres bravent la sécheresse qui règne autour d’eux ; mais dès que l’âge leur a fait perdre leur vigueur, le soleil les brûle et les fait tomber en poussière ; j’en ai vu qui étaient réellement réduits en cendres. Quand la saison pluvieuse répand un peu d’humidité dans l’atmosphère de ces contrées, il naît des plantes épineuses qui servent de pâture aux quadrupèdes et à quelques oiseaux du désert ; mais le soleil les fane promptement, et dans cet état elles prennent la couleur de la paille ; la plante appelée harach est la seule qui tombe avant d’être fanée. Les Arabes pourraient assurer une pâture à leurs bêtes de somme, s’ils propageaient ces plantes ; mais ils ne secondent jamais la nature ; quand les plantes du lieu où ils séjournent sont consumées, ils en cherchent ailleurs. Les sources d’eau sont quelquefois éloi-