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voyages en égypte


queterie. Cette fois le but était un pot de terre placé sur une espèce de piédestal, haut d’environ six pieds. Les cavaliers prennent leur élan à deux cents pas de ce but. On court à plein galop ; arrivés à la distance de cinquante pas du but, ils prennent leur carabine, et tirent sans s’arrêter. Les chevaux sont tellement habitués à cette manœuvre, qu’ils tournent d’eux-mêmes sur la droite, dès que le cavalier a tiré, pour faire place à ceux qui viennent après eux. Ce n’est pas une bagatelle de toucher au plein galop un vase qui n’a que la hauteur d’un pied. Sur environ deux cents coups il n’y en eut que six qui touchèrent au but ; le jeune favori du bey, mamelouk de douze ans, y toucha trois fois : il est vrai qu’il s’approcha à la distance de quelques pieds. Ce jeune homme montait le plus beau cheval de son maître ; deux autres mamelouks touchèrent, et le bey lui-même tira un de ces six coups heureux : aussi son adresse lui valut-elle les complimens de tousses soldats. En chargeant de deux balles un fusil de fabrique anglaise dont quelqu’un du Caire lui avait fait présent et auquel il était très-attaché, il me dît : « Ces fusils pourront devenir tôt ou tard dangereux pour ceux qui les ont fabriqués. » Je lui répondis que si jamais cela arrivait, les Anglais n’en conser-