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avançant ce jour-là de plus de cent cinquante toises. Cependant je fus obligé d’employer quelques hommes à rendre d’abord notre route praticable. Mon domestique irlandais ne pouvant supporter le climat, je le renvoyai au Caire, tandis que ma femme jouissait d’une assez bonne santé. Pendant le temps de nos opérations, elle était constamment parmi les femmes qui habitaient les tombes ; car les fellahs de Gournah prennent tous pour demeures les sépulcres des anciens Égyptiens, comme je le dirai dans la suite.

Le 2 notre buste avança de nouveau, et j’eus beaucoup d’espoir de traverser à temps le terrain qui devait être le premier sujet à l’inondation. Le lendemain nos progrès furent d’environ deux cents toises. Le 4 nous eûmes une mauvaise route ; cependant nous opérâmes assez bien. Le 5 nous arrivâmes au terrain que j’étais si empressé de franchir, de peur que l’inondation ne vint arrêter notre marche, et je me réjouissais de l’idée que le lendemain nous sortirions de ce danger. En conséquence, je me rendis ce jour-là de bonne heure sur les lieux ; mais à ma grande surprise, je n’y trouvai que les gardes et le charpentier qui m’apprit que le caimakan avait défendu aux fellahs de travailler plus long-temps pour