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en nubie, etc.


au Memnonium, pour nos travaux, consistaient en quatorze leviers, dont huit furent employés à faire une sorte de brancard pour le transport du buste, en quatre cordes de feuilles de palmier et en quatre rouleaux, sans aucune machine quelconque. Notre bateau étant trop éloigné pour que nous pussions y retourner chaque soir, je choisis une place sous le portique du Memnonium, afin d’y faire apporter tout ce qu’il y avait dans le bateau. On prit des pierres pour en construire une hutte, qui nous fournit une demeure passable. Ma femme s’était déjà habituée aux voyages, et était devenue aussi indifférente que moi aux commodités de la vie. J’allai ensuite examiner la route par laquelle il fallait transporter le colosse au Nil. Dans la saison du débordement qui approchait, toutes les terres situées entre le Memnonium et le fleuve, allaient être inondées dans l’espace d’un mois ; et quant au chemin qui longeait le pied de la montagne, il était très-inégal, et passait en quelques endroits sur des terrains accessibles à l’eau : à moins donc d’y transporter le buste avant le commencement de l’inondation, il aurait fallu renoncer à ce transport jusqu’à l’été prochain ; et un pareil délai aurait entraîné plus d’obstacles encore qu’il n’y en avait alors ; car j’avais lieu de croire qu’il se tra-