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en nubie, etc.


monumens gigantesques, mais mutilés, un tribut d’admiration ; le premier objet que j’aperçus ensuite, ce fut le Memnonium même. Élevé au-dessus de la plaine, cet édifice n’est point atteint par les débordemens annuels du Nil ; les eaux du fleuve n’arrivent qu’aux propylées, dont la situation est beaucoup plus basse que celle du temple. Il faut que le lit du Nil se soit fort exhaussé depuis que le Memnonium a été construit, puisqu’il n’est pas vraisemblable que les Égyptiens aient voulu exposer aux inondations les propylées qui servaient d’entrée au temple, et les rendre par conséquent impraticables pendant les débordemens. D’autres preuves fortifient la probabilité de cette conjecture, sur laquelle je reviendrai dans le cours de mes voyages. Les assemblages des colonnes, et les tombes creusées dans les rochers qui s’élèvent derrière l’édifice, excitèrent en moi un nouvel étonnement, par la singularité de leur aspect. En approchant des ruines, mes regards rencontrèrent le colosse représentant ou Memnon ou Sesostris, ou Osymaudias, ou Phaménoph, ou peut-être quelque autre roi d’Égypte ; car les opinions sur cette statue varient tellement, qu’à force d’avoir reçu des noms, elle n’en a pas du tout. On peut seulement présumer que c’était une des