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voyages en égypte,


portails, enfin des débris d’architecture et de sculpture sans nombre, couvrent le sol à perte de vue. Leur variété infinie décourage le voyageur qui voudrait en décrire l’ensemble. Sur le bord occidental même du Nil, ces antiques merveilles se prolongent sur un espace considérable. De ce côté, les temples de Gournah, Memnonium et Medinet-Abou, attestent, par le grandiose de leur architecture, qu’ils ont fait partie de la grande cité, à laquelle ont appartenu aussi ces belles figures colossales qui sont encore debout dans les plaines de Thèbes, ces tombes nombreuses, taillées dans le roc, et celles de la grande vallée des rois, décorées de peintures et sculptures, et renfermant des sarcophages et des momies. Une réflexion frappe l’étranger au milieu de cette cité déserte : comment se fait-il qu’un peuple, qui semble avoir bâti pour l’éternité, ait disparu de la terre sans laisser à la postérité le secret de sa langue et de son écriture ?

Après avoir jeté un coup d’œil rapide sur Louxor et Carnak, où ma curiosité m’avait conduit immédiatement après mon débarquement, je traversai le Nil pour me rendre sur la rive gauche et je me dirigeai en droite ligne sur le Memnonium. En passant devant les deux figures colossales qui s’élèvent dans la plaine, je payai à ces