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en nubie, etc.


vâmes le 21 au soir à Gamola. Le 22, nous aperçûmes, pour la première fois, les ruines de la Grande-Thèbes, et nous débarquâmes à Louxor. Je ferai observer, d’abord, qu’on ne peut se former qu’une idée bien imparfaite de l’étendue immense des ruines de Thèbes, même d’après les descriptions des voyageurs les plus exacts et les plus habiles. Il est absolument impossible de s’imaginer un aspect aussi imposant, sans l’avoir eu sous les yeux ; et les plus grands modèles de notre architecture moderne ne sauraient nous faire concevoir ces formes, ces proportions, ces masses colossales. En approchant des ruines, il me semblait que j’entrais dans une ancienne ville de géans, qui n’avaient laissé que ces temples pour donner à la postérité une preuve de leur existence. Ces longues propylées décorées de deux obélisques et de statues colossales, cette forêt de colonnes énormes, ce grand nombre de salles qui environnent le sanctuaire, ces beaux ornemens qui couvrent de tous côtés les murs et les colonnes, et qui ont été décrits par M. Hamilton ; tout cela est un sujet de stupeur pour l’Européen conduit au milieu de ces débris immenses, qui, au nord de Thèbes, dominent, comme de vieilles tours, un bois de palmiers. Des restes de temples, des colonnes, des colosses, des sphinx, des