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voyages en égypte,


fils. Il y eut une explication dans laquelle notre interprète lui prouva facilement qu’il n’était point de sa famille.

Ayant remis à la voile, nous arrivâmes en une heure de temps à Kenneh. Ce lieu est connu par le commerce qu’il fait avec l’Inde par la voie de Cosseir ; et comme c’est une halte pour les hadgis, il est toujours pourvu de vivres. L’aga de Kenneh a sous ses ordres cinq cents soldats pour escorter les caravanes, par le désert, jusqu’à Cosseir. Les transports ordinaires consistent en sucre et en soie, en café de Moka, en coton et en schalls de cachemire : le pacha fait passer, par la même voie, du blé à ses troupes en Arabie. Les provisions que les hadgis prennent dans les magasins de cette place, suffisent pour les conduire jusqu’à la Mecque : ces approvisionnemens attirent, pendant la saison commerçante, beaucoup de monde. Le chef des Ababdeh fournit des chameaux aux caravanes ; c’est une source de bénéfices pour lui et pour les hadgis. On trouve aussi, dans cette ville, les meilleurs vases pour rafraîchir l’eau. Les esclaves qui sont amenés de la Haute-Égypte paient, à Kenneh, un droit consistant en quatre dollars pour un garçon, en deux pour une femme, et en un pour un homme.

Nous continuâmes notre voyage et nous arri-