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voyages en égypte,


avait lancées, selon les apparences, marquaient ses traces dans les airs.

Le 19, de bon matin, nous nous disposâmes à visiter le célèbre temple de Tentyra, objet de Ia plus vive curiosité de ma part. Montés sur des ânes, comme à l’ordinaire, nous nous dirigeâmes sur ces ruines. La vue ne distingue guère le temple que lorsqu’on est très-près, parce qu’il est entouré de grands amas de décombres, provenant de l’ancienne Tentyra. À notre arrivée au milieu de ces antiquités, j’étais embarrassé de savoir par où commencer mes observations. Les nombreux objets qui m’environnaient, tous également intéressans, me laissèrent indécis sur la préférence, et me jetèrent dans le plus grand étonnement. À la vue des blocs énormes employés à la construction de cet édifice imposant, et disposés dans les plus belles proportions ; de la variété des ornemens ; de leur conservation parfaite, je m’assis, pour m’abandonner au sentiment d’admiration que m’inspirait ce grand spectacle. C’est le premier temple vraiment égyptien, qui se présente aux regards du voyageur, lorsqu’il remonte le Nil, et on peut ajouter que c’est aussi le plus beau. Ce qui lui donne surtout l’avantage sur les autres monumens de ce genre, c’est son état de conservation, d’où je conclus qu’il est d’une