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en nubie, etc.


kes, lors du passage de ce voyageur, et il en agit de même à mon égard ; mais quand je lui eus fait part, dans le cours de notre conversation, de mon projet d’enlever le colosse, il y trouva de nombreux obstacles : d’abord on obtiendrait difficilement la permission de louer tant d’ouvriers ; puis il n’y aurait pas assez de bateaux ; de plus, ce bloc de pierre ne vaudrait pas les frais du transport ; enfin il me conseilla, en termes clairs, de ne point me mêler de cette affaire, à cause des désagrémens que je m’attirerais, et des difficultés que je rencontrerais. Voyant que j’avais peu d’assistance à espérer de ce côté, je cherchai à me procurer ce dont j’avais besoin, par l’entremise de mon interprète, et par moi-même. Je pris à ma solde un charpentier grec, qui consentit à nous suivre à Thèbes. Le sixième jour enfin le bey arriva. Il m’accueillit avec beaucoup de politesse. Je lui remis la lettre que M. Salt avait obtenue de, Mahomet-Ali même ; et il m’expédia des ordres pour le cacheff de la province d’Erment, de qui les fellahs de Thèbes dépendaient.

En attendant l’arrivée du bey, j’avais visité les tombes d’Issus. Il n’y en a que deux qui méritent d’être remarquées ; encore sont-elles tellement dégradées en dedans, qu’on y distingue