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en nubie, etc.


pas toutes arrivées, en sortant de mes mains, comme le buste de Memnon.

Je reviens à l’indécision dans laquelle je me trouvai relativement à mes projets de voyage. Une curiosité vague et l’amour de l’antiquité, que j’avais nourri dans mes études à Rome, me portèrent enfin à la résolution de remonter le Nil.

Je louai donc, à bas prix, un bateau avec quatre matelots, un mousse et un rays ou capitaine. J’achetai des provisions et je préparai tout pour notre expédition. On peut remonter le Nil sans crainte de trouver des obstacles ; cependant il vaut mieux se pourvoir d’un firman du pacha, pour les cas où l’on aurait besoin de réclamer la protection de ses beys, cacheffs ou caimakans dans la Haute-Égypte ; et Mahomet-Ali était toujours disposé à accorder un pareil firman à quiconque le demandait. Je fis part de ma résolution à M. Burckhardt, qui était très-fâché de voir qu’il n’était plus question de faire enlever le buste de Memnon. Étant originaire de cette partie de l’Italie qui depuis peu avait passé sous la domination autrichienne, j’aurais pu m’adresser au consul autrichien pour obtenir un firman du pacha ; mais comme je jouissais de la protection britannique, je m’a-