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en nubie, etc.


à se laisser persuader d’abandonner la nouvelle méthode. On lui avait assuré, d’ailleurs, que la construction d’une machine de ma façon coûtait autant que celle de quatre machines ordinaires. On s’était bien gardé de lui faire sentir les avantages qui résultaient de la réduction du nombre des bœufs employés au travail. L’entreprise en resta là, et il ne fut plus question des stipulations que j’avais faites, ni même des indemnités auxquelles j’avais droit de prétendre.

Il me fut pénible de penser qu’il fallait quitter un pays qui a toujours été l’objet de l’étude des savans. Son antique renommée agissait aussi sur mon esprit, en m’inspirant le désir de me livrer à des recherches ; mais je n’avais que peu de moyens d’entreprendre des voyages de découverte : surtout étant accompagné de ma femme, j’avais besoin de bien calculer mes dépenses, avant de savoir si je pouvais me diriger au nord ou au sud. J’avais fait une visite au consul général, mais il ne m’avait point reparlé du transport du buste colossal de Memnon. Après avoir fait tous mes calculs, je trouvai que je ne pouvais pousser mes excursions que jusqu’à la ville d’Assouan.

On verra par les détails suivans quels furent les vrais motifs qui m’engagèrent à me charger