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en nubie, etc.


lieu de légumes chez les Arabes, et trois ou quatre grandes brebis rôties, qui furent sur-le-champ mises en pièces et dévorées. Quant à la boisson, des enfans pourvoyaient la compagnie de l’eau qu’ils puisaient au Nil, dans de grands bardaks ; mais je savais que quelques Arabes avaient une cachette où ils allaient de temps en temps boire de l'horaky : car c’est toujours en secret qu’ils se régalent de liqueurs spiritueuses. Le soir on illumina la perche et toute la place. La compagnie prit place avec beaucoup d’ordre, en formant une sorte d’amphithéâtre, où les hommes étaient séparés des femmes. Un orchestre, composé de fifres et de tambourins, accompagna la danse de deux habiles sauteurs de profession. Je crois que leur manière de danser n’a jamais été décrite, et il serait difficile en effet de la faire connaître par une simple description. Après la danse il y eut spectacle.

Le sujet de la comédie était pris, comme chez nous, dans les événemens de la vie sociale ; mais il avait la simplicité des idées arabes. C’était un hadgi, qui, voulant aller à la Mecque, s’adresse à un chamelier, et le charge de la commission, de lui procurer une monture. Celui-ci va trouver un marchand de chameaux, et fait avec lui un marché dans lequel il trompe à la fois le marchand