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en nubie, etc.


rapportent et le croient. Je ne saurais concevoir comment les Égyptiens auraient été assez simples d’aller chercher des pierres à la distance de sept à huit milles, et de les transporter à travers le Nil, quand ils pouvaient s’en procurer dans le voisinage et sur le lieu même où ils construisaient les pyramides. Il n’y a pas de doute qu’ils n’aient coupé dans les rochers autour des pyramides, des blocs d’une grosseur prodigieuse : à quelle fin auraient-ils fait ces extractions, si ce n’est pour élever les monumens artificiels qui ont remplacé les rochers naturels ? D’ailleurs, quiconque se donne la peine de s’éloigner à un demi-mille des pyramides, surtout du côté de l’est et du sud, y peut trouver beaucoup d’endroits où les carrières ont été exploitées à une grande profondeur : il remarquera qu’il reste encore de quoi bâtir beaucoup d’autres pyramides, s’il le fallait. Hérodote assure, il est vrai, que les pierres employées à la construction des pyramides, ont été tirées des carrières de l’autre rive du Nil ; mais je crois fermement que l’historien grec a été induit en erreur à ce sujet, à moins qu’il n’ait voulu parler seulement du granit. Quant aux chaussées pratiquées en face de ces monumens, et qu’on suppose avoir servi à faciliter le transport des pierres, il me paraît qu’elles ont été construites plutôt