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voyages en égypte,


machines hydrauliques. C’est qu’il était contre son intérêt de céder sur ce point. Se trouvant incommodé un jour, et n’ayant pas de médecin dans le voisinage, il envoya chez nous pour savoir si nous avions quelque remède à lui donner. Comme son indisposition ne venait que d’un gros rhume, ma femme lui envoya un lait-de-poule. Cette potion fut si bien de son goût qu’il continua plusieurs jours de suite d’en boire.

Depuis ce temps il demandait toujours des nouvelles de son médecin. Un soir je lui dis que ma femme souffrait d’un mal de côté. Il me répondit qu’il allait me donner sur-le-champ un remède pour le faire passer. Il se leva, en effet, et se rendit dans l’intérieur de son appartement, d’où il revint avec un livre, qu’il portait d’un air solennel et recueilli. Assisté du cheik de la mosquée, qui se trouvait présent, il feuilleta le livre en avant et en arrière ; puis ils convinrent de ce qu’il y avait à faire. On coupa en triangle trois morceaux de papier de la grandeur de cartes à jouer ; ensuite le cheik y écrivit quelques mots en arabe, et me les donna en disant qu’il fallait que ma femme attachât, par un cordon, un de ces morceaux de papier au front, et les deux autres aux oreilles. Il arracha aussi un morceau de la peau d’un agneau qui avait été