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d’Autriche. Je me livrais alors à l’entreprise d’ouvrir les pyramides, et déjà j’avais ouvert le faux passage. Le comte s’imaginant que je ne réussirais point, me pria avec ironie de lui dresser le plan de la pyramide dans laquelle j’aurais pénétré, et de le lui adresser à Alexandrie, où il allait s’embarquer pour la France. Je pensai que la meilleure vengeance que je pourrais tirer de sa malice, ce serait de lui envoyer le plan qu’il avait feint de désirer. Aussi, dès que j’eus ouvert la seconde pyramide, ce qui eut lieu quelques jours après son départ, je lui en expédiai le plan. Croirait-on que, tirant parti de cet envoi, M. le comte voulut persuader à l’Europe, lors de son retour, que c’était lui qui avait découvert l’entrée de la seconde pyramide de Ghizeh, et qui en avait dressé le premier plan ? Voilà pourtant ce que l’on assura dans les journaux français. Je les citerai textuellement à l’appui de ce que j’avance.

« Le 24 avril, M. le comte de Forbin, directeur-général du musée royal de France, a débarqué au lazaret de Marseille. Il vient en dernier lieu d’Alexandrie, et il a eu une traversée fort orageuse. Il a visité la Grèce, la Syrie et la Haute-Égypte. Par un hasard heureux, quelques jours avant son départ du Caire, il a réussi