de les faire scier dans leur épaisseur, afin de les faire transporter sur le Nil, et que des obstacles avaient empêché jusqu’alors que ce transport ne s’effectuât. En revenant à Philæ, dans mon second voyage, je fus bien surpris de trouver ces pierres mutilées. Pour comble d’outrage, on y avait griffonné, avec du charbon, ces deux mots en français : Opération manquée. Comme ils n’étaient tracés que grossièrement, il était impossible de deviner quelle main s’était rendue coupable d’une injure aussi gratuite ; mais nous savions qu’il n’était venu dans l’île que trois agens de M. Drovetti, savoir : M. Cailliaud, M. Jacques, et le renégat Rosignano. Ne pouvant distinguer le coupable parmi ces trois, nous nous bornâmes à écrire au consul d’Angleterre, sans en parler à personne. Cependant M. Jacques, qui s’était séparé des autres agens français, vint nous trouver ; et, comme pour se disculper, il nous dit que M. Cailliaud était celui qui avait mutilé les bas-reliefs, avec un petit marteau qu’il portait habituellement avec lui pour casser les pierres. M. Cailliaud était alors au Caire ; ce fut un motif de plus pour engager M. Beechey à mander au consul, résidant en cette ville, tout ce qui s’était passé. Dans la crainte de perdre son emploi, M. Cailliaud dit au consul qu’à son
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en nubie, etc.