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voyages en égypte,


qui avait coûté, dit-on, dix mille livres sterling ; elle avait été construite avec habileté, malgré les obstacles que l’ingénieur avait eu à surmonter ; mais s’étant imaginé qu’une machine, venue d’Angleterre, devait être capable de fournir de l’eau au point d’inonder toute la contrée, on avait été surpris de ne pas lui voir produire l’effet qu’on en attendait, et, depuis lors, on ne s’en était plus servi. Je ne doute pas que la machine n’eût pu tirer plus d’eau, si celui qui l’avait faite avait pu voir d’abord le lieu et la position où elle devait agir. Cet exemple était, au reste, d’un mauvais augure pour moi, et mes craintes n’étaient que trop fondées.

Je fis la connaissance d’un grand nombre de Turcs, et particulièrement du gouverneur du palais, chez lequel nous demeurions. Le jardin du pacha était sous sa direction ; une garde veillait aux portes. La façade du palais domine une colline ; le jardin s’étend derrière cet édifice ; il est soigné par des Grecs, qui, dans les dernières années, l’ont beaucoup embelli. On y voit des charmilles en forme de coupoles, entièrement recouvertes de plantes ; les pompes, qui sont toujours en mouvement, y entretiennent une verdure perpétuelle. On remarque une fontaine dans le style européen, et une grande variété de