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en nubie, etc.


par le collet, et que leurs camarades fouillèrent mes poches. Je n’avais sur moi que quelques dollars ; mon portefeuille ne contenait que des lettres et des passeports ; j’ignore ce qu’ils en ont fait : mais ce qui attira surtout leur attention, ce fut une épingle de chemise avec une topaze blanche qu’ils prirent pour un diamant. Je les laissai faire, et, pendant que je les voyais occupés de ma topaze, je me remis en route. Ils pouvaient craindre d’être dénonces par moi ; cependant ils me laissèrent aller, et il ne se passa pas autre chose dans mon chemin.

Nous nous tînmes pendant plusieurs jours enfermés chez nous, sans nous laisser voir, d’après l’avis amical d’un Turc, notre voisin. Pendant ce temps ; les soldats pillèrent les boutiques du Caire, et le pacha envoya contre les mutins la cavalerie syrienne, connue maintenant sous le nom de Tartour : c’était la seule troupe qui lui restât fidèle ; mais, étant à cheval, elle ne pouvait poursuivre les Albanais postés dans les terres labourées, entre Boulak et le Caire. Un jour la cavalerie s’étant portée en avant, avait forcé les Albanais à se retirer sur Boulak. La position de notre maison nous mettait à même de voir d’en haut le feu des troupes d’une part, et de l’autre la consternation du peuple, qui se jetait