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voyages en égypte,


n’avait pas encore tiré au clair qui ce pouvait être, et, en disant qu’il allait monter sur une colline pour les mieux observer, il s’enfuit à toutes jambes. Les étrangers ayant débarqué, gravirent la butte de sable où nous nous trouvions. Nous saisîmes nos armes ; car c’est toujours avec les armes à la main, qu’il faut recevoir les gens de ce pays, et les tenir dans le respect. Ils nous accostèrent enfin ; le premier était un homme assez âgé, dont la physionomie annonçait un caractère très-résolu. Il me tendit la main, que je serrai aussitôt, suivant la coutume du pays. Cétaient les cacheffs d’Ibrim, père et fils. Ils s’assirent sur le sable, tandis que leur suite resta debout.

Ils se montrèrent avec plus d’appareil que nos princes d’Ybsamboul, et ils avaient plus de sabres et d’armes à feu ; nous étions charmés d’avoir à faire à des amis, qui étaient d’ailleurs en guerre avec Hassan-Cacheff et ses fils Daoud et Khalil. Mais ils ne parurent pas très-contens de trouver en nous des gens dont l’extérieur n’annonçait pas la richesse ; nous voyant travailler à la terre, ils durent croire d’ailleurs que nous avions besoin de gagner notre vie de cette manière. Ils nous firent qu’ils avaient peur de Mahomet-Ali, pacha d’Égypte, et ils nous firent présent de deux