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en nubie, etc.


vait être M. Bocty, consul général de Suède. Il témoigna de la surprise de me voir. Ignorant ce que tout cela signifiait, je pensai d’abord que la peste s’était déclarée tout à coup, et que chacun se renfermait chez soi ; cependant les Musulmans ne s’enferment pas en pareil cas : je ne savais donc plus que penser. M. Bocty me demanda, avec une vive inquiétude, par quel hasard je me trouvais là, d’où je venais, et ce que j’avais vu en chemin ; il fut bien étonné quand je lui appris que je venais de Boulak, et que je n’avais rien aperçu de particulier sur la route.

Je ne faisais que d’arriver quand nous entendîmes un grand fracas dans quelques rues, et une décharge de mousqueterie. Je fus aussitôt poussé dans le quartier des Francs, dont les portes se refermèrent étroitement. J’appris alors qu’une révolte avait éclaté parmi les soldats du pacha, et qu’une partie des troupes le poursuivaient dans la citadelle, où il s’était réfugié. Par une circonstance singulière, n’ayant conversé le matin avec personne à Boulak, nous avions ignore complètement ce qui se passait au Caire : et dans le lieu même où la révolte avait commencé, c’est-à-dire, au sérail dans l’Esbakie, il n’y eut personne quand j’y passai ; car, après que le pacha s’était sauvé dans la citadelle, tous les