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mieux que de les seconder. Cependant nous étions déterminés à ne point leur céder ; et, de leur côté, ils protestèrent qu’ils n’iraient à bord qu’après avoir reçu de l’argent. Nous résolûmes alors de tenter l’aventure, du moins en apparence ; car il nous eût été un peu difficile de faire sortir le bateau de l’anse. Cependant le seul essai que nous fîmes d’amener la voile, ce qui était indispensable pour tomber dans le courant du fleuve, produisit son effet ; car aussitôt les mutins nous envoyèrent un parlementaire. Nous leur répondîmes que s’ils faisaient sortie le bateau jusqu’au milieu du fleuve, nous leur donnerions un bakchis ; mais qu’ils n’auraient rien avant cette opération. Cette proposition fut acceptée ; et ayant perdu, par cette altercation, une journée entière, nous retournâmes à Ybsamboul. Pendant la dispute, les indigènes s’étaient approchés pour voir tout ce qu’il y avait à bord ; mais ils s’aperçurent que nous étions trop bien armés pour eux, et disposés à nous défendre en cas de besoin

De retour à Ybsamboul, nous n’y trouvâmes point de réponse de Tomas [1]. Nous attendîmes trois jours. Le quatrième jour enfin un

  1. Il y a dans l’original Mosmos ; mais l’auteur vient de dire que les cachefls étaient à Tomas. (Le Trad.)