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temps sous quel aspect ils se présenteraient dans cette saison. Je les trouvai moins intéressans que la première fois ; les îles ne paraissaient plus si nombreuses, et l’eau ne formait plus dans les intervalles ces remoux et ces tournans rapides qui animaient le site, et y produisaient ce beau mélange de blanc et de vert. Néanmoins le coup-d’œil était encore magnifique, et je fus charmé de pouvoir en jouir encore.

Nous retournâmes ensuite au bateau pour y passer la nuit. Le lendemain matin nous traversâmes le fleuve, et entrâmes dans une anse où le bateau fut amarré, dans le voisinage du village de Wady-Halfa. Ici l’équipage se mit dans la tête de nous extorquer de l’argent ; les matelots débarquèrent, en nous déclarant que nous n’avions qu’à nous passer de leur secours. Ils savaient que les bancs de sable dont nous étions entourés rendraient notre sortie de l’anse assez difficile. Nous avions eu l’intention de nous rendre par terre à la cataracte, du côté de l’est, comme j’avais fait l’année précédente ; mais, dans les circonstances actuelles, nous ne jugeâmes pas à propos de quitter le bateau, puisque c’eût été l’exposer au danger du pillage. Les matelots avaient, en effet, déjà ameuté les indigènes, qui ne paraissaient pas demander