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voyages en égypte,

Pendant que je m’occupais des préparatifs de ma machine hydraulique, je m’acheminais un matin vers le Caire : au lieu du bruit et du tumulte ordinaire, je fus surpris du profond silence qui régnait cette fois partout, Les bateliers apprêtaient les bateaux comme pour partir sur-le-champ ; il ne paraissait point de chameaux pour porter de l’eau au Caire ; on n’apercevait point d’âniers, point de boutiques ouvertes ; personne ne se montrait dans les rues. Je ne pouvais concevoir le motif de cette circonstance singulière, et, ne rencontrant personne, je ne pouvais rien apprendre : comme c’était un vendredi, je présumai que les Musulmans célébraient quelque fête particulière ; je continuai ma route, sans voir encore personne. Le chemin de Boulak au Caire est d’environ un mille, et traverse une campagne ouverte ; au milieu de la route il y a un pont, j’y trouvai un piquet de soldats. Sans faire attention à eux, je passai mon chemin ; mais l’un d’eux me coucha en joue avec son fusil, et tous les autres se mirent à rire de ce qu’il avait fait peur à un Franc.

J’entrai enfin au Caire ; arrivé au quartier des Francs, j’en trouvai les deux portes fermées. Mais à travers une petite porte j’aperçus un Franc, qui était aux aguets comme moi, et qui se trou-