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en nubie, etc.


pour eux. Il leur est enjoint au contraire par la présente de vendre au parti de M. Drovetti tout ce qu’ils pourront trouver. Quiconque désobéira à cet ordre, encourra la disgrâce du bey.»

Que l’on juge de notre étonnement à la lecture d’un ordre tout contraire à celui que le bey m’avait fait espérer ! Si j’étais sûr de ne jamais revenir en Égypte, je dévoilerais les intrigues par lesquelles cet ordre fut obtenu ; mais puisque j’ignore comment le sort pourra disposer de moi, je garderai le silence jusqu’à l’époque où il conviendra de lever le masque des personnes qui ont trempé dans ce complot ténébreux.

Nous jugeâmes inutile, dans cet état de choses, de reprendre nos travaux. Nous nous bornâmes à écrire au Caire, et à exécuter le projet d’un voyage à l’île de Philæ. J’avais suggéré à M. Salt l’idée de me mettre à même, par des envois de fonds, d’ouvrir le temple d’Ybsamboul ; mais comme personne ne pouvait s’imaginer qu’il existait un temple dans cette partie de la Nubie, on traitait encore mon projet de rêve et de château en l’air. Après avoir formé autour de notre collection d’antiques un mur d’enceinte en terre, et après en avoir confié la garde à un cheik arabe, nous nous mîmes en route, le 23 mai, pour remonter le Nil jusqu’à Assouan.