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moins profondes ; parce qu’alors les yeux plongent sur la vapeur, qui n’est pas assez épaisse pour leur dérober la vue du sol qu’elle couvre ; mais quand le voyageur se trouve au niveau de l’horizon du mirage, alors sa vue ne peut percer la vapeur, et dans ce cas l’eau paraît parfaitement claire. Eu approchant d’abord ma tête du sol, et montant ensuite sur le chameau f ce qui faisait une distance d’environ dix pieds du sol, je trouvai aussi une grande différence dans les images qui se présentaient à moi. À mesure que l’on approche de la vapeur, elle s’éclaircit, et paraît agitée parle vent, comme un champ de blé ; le mirage disparaît peu à peu, et quand on arrive à l’emplacement du lac illusoire, on ne voit plus rien.

Le troisième phénomène de l’Égypte est celui des nuées de sauterelles : ces nuées, si elles étaient une fois plus épaisses, intercepteraient entièrement les rayons solaires, et produiraient une obscurité complète. Quand elles tombent sur un champ à couvert de blé ou d’autres végétaux, elles dévorent en quelques minutes toute la moisson. Les indigènes font beaucoup de fracas pour les éloigner, mais c’est en vain : par représailles ils prennent ces insectes et les mangent ; les sauterelles frites sont un régal pour les habitans. Elles ressemblent aux sauterelles communes, et