Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/329

Cette page n’a pas encore été corrigée

cependant jamais l’envie ne leur était venue de prendre la peine de faire ce voyage ; et probablement ils ne se seraient pas encore mis en route, si je ne les en avais presses quand je les vis pour la première fois ; tandis que d’autres voyageurs viennent exprès de Londres, de Paris, de Vienne, de Pétersbourg pour voir de près des monumens aussi renommés. Mais enfin ils s’étaient décidés à venir à Thèbes. Quand ils eurent passé la grande entrée des tombes, qui est magnifique, ils se plaignirent déjà de la fatigue, quoiqu’ils eussent fait la route sur de bons ânes. J’espérais que la première vue des ruines leur arracherait des cris de surprise ; point du tout ; la ville aux cent portes n’eut pas plus d’intérêt pour eux que le cloître de leur couvent ; ils envoyèrent chercher une bouteille d’eau-de-vie dont ils avaient eu la précaution de se munir, et se reconfortèrent d’abord. Je pensais qu’après s’être restaurés, ils allaient examiner tout en détail ; mais ce qui les intéressa le plus, ce fut le nom d’une personne de leur connaissance, griffonné sur les ruines. Dès qu’ils aperçurent ce nom, ils ne virent plus ni sculptures, ni peintures, ni colonnades, ni temples ; ils ne s’entretinrent que de la question de savoir, quand et à quelle occasion ce nom avait été inscrit sur ces pierres.