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voyages en égypte,


de jours tous les objets d’antiquité que j’avais fait déterrer, furent rassemblés sur le quai de Louxor, où je les fis entourer d’un mur en terre. Mais bientôt un nouvel ordre du bey consterna les paysans de Gournah. Il leur fut défendu de rien vendre ni à nous ni aux Français : et de plus il leur fut enjoint de tenir trois momies intactes prêtes pour son retour qui devait avoir lieu sous peu de jours ; et ces momies devaient être cherchées par ceux même qui avaient travaillé pour les Anglais. Les malheureux paysans se voyaient menacés du sort de leur cheik, et celui-ci, qui n’était pas encore guéri, s’attendait à une nouvelle bastonnade.

Nous avions terminé quelques travaux à Carnak et à Louxor, quand le bey, de retour de Derou, reparut le 3 mai dans la matinée à Louxor. Dès qu’il eut débarqué, il vint voir notre collection d’antiques qui formait un bel ensemble. Il fit une ou deux remarques, observa que la tête colossale était un beau morceau, et courut ensuite comme un fou à travers les ruines. Comme il paraissait cette fois mieux disposé à nous écouter, nous osâmes élever des plaintes sur notre position, en lui représentant que les fellahs n’osaient plus travailler, d’après ce qui était arrivé au cheik sur l’autre rive du fleuve, et