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temps. Voyant sourire le bey, je cherchai à lui dérober ce qui se passait dans mon âme pour ne pas ajouter à sa jouissance cruelle. Enfin, il fit suspendre la punition, et le cheik, plus mort que vif, fut transporté dans sa caverne. Par ordre du maître, on ouvrit la momie, et n’y ayant rien trouvé, il s’écria qu’on si on ne lui en apportait pas une intacte, il jeter ait le cheik dans le fleuve. L’aversion que m’inspirait sa cruauté ne lui échappa point. Pour s’en venger, il fit appeler un autre cheik, et lui ordonna de laisser désormais acheter à nos adversaires toutes les antiquités que l’on trouverait à Gournah. Cependant, sur la représentation que je lui fis de la nécessité où je me trouvais d’écrire le soir même au Caire, il fit appeler mon interprète, en remontant à cheval, et lui dit qu’il n’avait qu’à envoyer quelqu’un à Gamola, pour recevoir de lui, le bey, une autorisation à faire travailler le lendemain. Je lui dis que ce changement apparent de ses sentimens ne m’empêcherait pas d’envoyer des dépêches au Caire pour faire savoir au pacha comment on se conformait à sa volonté. J’allai voir ensuite le cheik ; je trouvai ce malheureux incapable de proférer une parole. Je fis ce que je pouvais pour le soulager ; mais il régnait parmi les Arabes une ter