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Boulak, où je passai trente jours avant de pouvoir me tenir sur mes jambes.

Pendant ma guérison, j’eus occasion d’observer les usages des Arabes qui passaient sous nos fenêtres. Notre maison était située de manière que nous pouvions voir tous les arrivages d’Alexandrie et de Rosette. Les effets que l’on embarquait ou débarquait, passaient sous nos yeux, et les caravanes des Maures de la Mecque s’arrêtaient quelques jours dans ce lieu. C’était une chose curieuse pour nous de voir ces habitans du désert, dans leurs tentes, partagés en familles, et passant leur temps à rester assis à terre, à fumer, à chanter des prières qui duraient quelquefois trois à quatre heures, sans compter le temps qu’ils employaient à réciter des prières debout ou à genoux. Ayant un autre but que celui de l’étude, je me contentai alors d’observer ce peuple de loin, et je ne pensais point que j’aurais jamais quelque chose à démêler avec lui comme voyageur.

Quand je fus rétabli, on me présenta au pacha Mahomet-Ali, qui me reçut très-poliment. Voyant que je boitais, et en ayant appris la raison, il dit que ces accidens étaient inévitables dans des endroits où il y avait des troupes. Je pris des arrangemens avec lui pour l’entreprise de