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de peine que je réussis à tirer cette masse de granit du fond d’une caverne, à laquelle on arrivait par un passage à peine assez haut pour qu’un homme pût s’y asseoir. Il fallait traîner le bloc sur un terrain raboteux, dans un tourbillon de poussière, et dans une chaleur qui, sous ce passage étroit et au milieu de tant d’ouvriers, devint sulFocante. Cependant le transport s’en fit sans accident, et le couvercle arriva sur l’autre bord du fleuve, à Louxor, prêt à être embarque.

Tous ces objets se trouvèrent rassemblés fort à propos ; car un nouvel obstacle vint paralyser mes opérations. Le defterdar-bey, à peine arrivé à Gamola, à trois milles au nord de Thèbes, envoya aux cachefîs etcaimaians qui commandaient sur les deux côtés des ruines, l’ordre de ne plus permettre aux Anglais de recueillir des antiquités, et aux Arabes, de travailler pour eux, ou de leur vendre le moindre objet. Je dois informer le lecteur que les deux agens de nos adversaires étaient allés trouver le bey à Gamola, et avaient sollicité de lui cette mesure, sous prétexte qu’ils ne trouvaient plus aucune acquisition à faire, parce que les Anglais accaparaient tout. Le bey ne se laissa pas prier long-temps, et expédia en conséquence des ordres aux chefs de Gournah, Louxor et Carnak.