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symboles de la vigilance, decorent l’entrée des anciennes cavernes sépulcrales. Une petite lampe, alimentée de graisse de brebis, ou d’huile rance, et placée dans une niche du mur, répand un faible rayon de lumière dans ces réduits affreux ; une natte étendue à terre est le seul objet de commodité qu’on y trouve. Je n’en avais pas d’autre quand je passais la nuit dans ces tombes. Le soir, les Troglodytes venaient s’assembler autour de moi ; et notre conversation roulait principalement sur les antiquités. Chacun racontait ses découvertes ; on m’apportait les antiques que l’on possédait, pour mêles vendre, et quelquefois j’avais lieu de me féliciter de mon séjour dans ces rochers. Pour souper, j’étais toujours sûr d’y trouver du lait et du pain, servi dans une écuelle de bois ; mais quand ils savaient que j’allais passer la nuit chez eux, ils tuaient pour moi une couple de volailles, et les rôtissaient dans un petit four que l’on chauffait avec des morceaux de cercueils de momies, ou avec les ossemens et les linceuls des morts. Dans ces sépulcres, il n’est pas rare de s’asseoir parmi des crânes et des os qui ont appartenu à des contemporains des Ptolémées, et l’Arabe qui vit dans leurs tombeaux, ne se fait aucun scrupule d’en tirer parti pour son ménage. L’habitude