Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
voyages en égypte,


tillons des sortes inférieures et communes abondent. Je n’en ai même trouvé nulle part que dans le tombeau de Psammétique mais aussi ces vernis étaient-ils de la plus belle couleur.

L’art de la peinture était peu avancé chez les Égyptiens, puisqu’ils ne savaient point ombrer les figures, et les faire ressortir ; mais il faut leur rendre cette justice qu’ils distribuaient leurs couleurs avec goût. Il règne beaucoup d’harmonie dans l’emploi même du rouge et du vert, couleurs qui nous paraîtraient trop tranchantes, et qu’ils mêlaient de manière à produire un effet très-agréable et même brillant, surtout à la lumière. Il m’a paru, comme je l’ai dit plus haut, que leurs couleurs étaient tirées du règne végétal : en voici une nouvelle preuve. Les habitans actuels de l’Égypte qui fabriquent de l’indigo, le composent très-grossièrement en gâteaux de la grandeur du biscuit de mer. Comme ils ne savent extraire le suc de la plante, sans y mêler du sable, les gâteaux reluisent de toute part à cause de ce sable fin. Or les anciens Égyptiens ne faisaient pas mieux ; tout le bleu de leurs peintures, qui est évidemment de l’indigo, brille comme les gâteaux de fabrique moderne. Leur dessin et leur sculpture n’étaient pas plus avancés ; cependant ils savaient donner une cer-