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conservées que toutes les autres. Je remarquai aussi auprès de Saccara et de Betracina, que je regarde comme la partie centrale de l’ancienne Memphis, les débris d’autres pyramides, dont le délabrement me fait croire qu’elles sont d’un âge plus reculé qu’aucun des autres monumens de ce genre. Je n’avais pas alors l’occasion de visiter les puits des momies et oiseaux embaumés ; mais un fellah nous apporta un de ces vases de terre contenant un oiseau ; à en gager par la forme des os, c’était un vautour. Ce vase était dans un tel état de conservation, ne nous crûmes que l’Arabe voulait nous tromper, et que nous nous moquâmes de lui. Pour nous guérir de notre incrédulité, et nous faire voir que nous ne nous connaissions point en antiquités, il cassa la cruche devant nos yeux, et nous en montra le contenu. On nous avait tant avertis de nous méfier de toutes les assertions des Arabes, que nous persistâmes encore encore cette fois dans notre incertitude. En retournant au Nil, nous passâmes auprès de la pyramide bâtie en briques cuites au soleil, qui est maintenant ruinée. Dans une visite postérieure, je me suis aperçu qu’elle ne se dégrade pas insensiblement comme les autres pyramides, mais qu’il s’en détache de temps en temps de grosses masses de briques.