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craindre que le defterdar, s’il parvenait à en connaître le succès, ne réussît, par quelque intrigue, à les suspendre. Je fus donc constamment en mouvement. Le matin je me rendais sur les lieux à Carnak pour donner mes instructions. Les Arabes viennent à l’ouvrage au lever du soleil, et ne le quittent que de midi à deux ou trois heures. Quand j’en eus un plus grand nombre, je les divisai en plusieurs partis, dont chacun reçut un inspecteur, pour voir s’ils travaillaient pendant les heures prescrites, et sur le terrain qui leur était assigné. Cependant il fallait toujours que quelques uns de nos gens fussent présens ; car on ne peut se fier aux Arabes, surtout quand ils trouvent de petits objets d’antiquité faciles à dérober. Avant midi, je traversais ordinairement la rivière pour inspecter les travaux de Gournah. Ayant été dans ce pays l’année précédente, et ayant déjà eu des relations avec les habitans, je me trouvais à Thèbes comme chez moi ; j’y connaissais chaque Arabe, et de leur côté ils étaient tous habitués à me vôir. M. Beechey avait pris possession du temple de Louxor, et sans risque de commettre un sacrilége, il avait établi sa demeure dans une des salles du temple : c’était, je crois, le sekos. À l’aide de quelques nattes, nous y formâmes une demeure passable ; mais nous