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terait la nuit suivante : il ajouta qu’en attendant il serait bien aise de recevoir l’argent, et le présent que nous lui avions promis. Nous lui remîmes l’un et l’autre, de peur qu’il ne se rétractât. La nuit suivante il ne parut pas davantage, ni même le lendemain. Je crus donc devoir me rendre chez lui. Il était dans sa caverne ; n’ayant pu venir encore, il me promit de venir certainement la nuit prochaine. Il ne tint pas encore sa parole ; mais le lendemain matin de bonne heure il apporta dans notre bateau les deux vases. Quelque temps après un de ses compagnons vint me demander combien j’avais payé au vieux paysan pour les deux antiques qu’il m’avait vendus. Etonné de ce que cet homme connaissait notre acquisition, je lui demandai d’où il tenait ces détails. Il m’apprit alors que ces deux vases qui m’avaient été vendus d’une manière si secrète appartenaient à toute la compagnie, et que le paysan n’avait fait le mystérieux vis-à-vis de nous, que pour obtenir un présent qui consistait en un tarbouche ou bonnet façon de Tunis.

Après avoir parlé des sépulcres, des momies et des fripons vivans de Gournah, il est temps de passer le Nil, pour revenir aux ruines de Carnak. J’ai dit qu’ayant été prévenu par le defterdar-bey, sur le terrain que j’avais com-