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en nubie, etc.


à cet égard va si loin, que lorsqu’ils voient un étranger s’établir parmi eux pour quelques jours, ils aiment mieux suspendre leurs fouilles, que de lui faire connaître l’emplacement des antiquités Si le voyageur témoigne la curiosité de pénétrer dans l’intérieur d’une tombe, ils se montrent prêts à satisfaire son empressement ; mais ils ont la malice de le conduire à un caveau ouvert, où il y avait des momies autrefois et où il y en reste peut-être encore quelques unes qu’ils ont dépouillées depuis long temps de ce qu’elles avaient de curieux ; en sorte que l’étranger, trompé par ces fourbes, n’emporte qu’une bien faible idée de ces grandes catacombes de la ville de Thèbes.

Les Arabes de Gournah vivent à l’entrée même des caveaux qu’ils ont ouverts ; en élevant des murs de cloison en terre, ils y ont pratiqué des habitations pour eux, et des étables ou écuries pour leurs chameaux, buffles, brebis, chèvres et chiens. J’ignore si c’est à cause de leur petit nombre, que le gouvernement fait si peu attention à ce qu’ils font ; mais il est certain que Gournah est le village le plus indiscipliné de l’Égypte. De trois mille habitans qu’il comptait autrefois, il est réduit à trois cents par les destructions successives qu’il a subies. Cette peuplade n’a