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Je ne songeais pas alors aux antiquités ; cependant je ne pus m’empêcher de profiter d’une excursion de M. Turner, pour voir une des merveilles du monde, les pyramides. Il avait obtenu du pacha une escorte pour nous accompagner. Nous fîmes en sorte d’arriver aux pyramides le soir, et d’y passer la nuit, afin de pouvoir monter sur la première pyramide d’assez bonne heure pour observer le lever du soleil. En conséquence nous nous rendîmes au sommet long-temps avant la pointe du jour. La vue dont nous jouîmes alors était d’une beauté que la plume ne saurait décrire. Le brouillard étendait d’abord sur les plaines d’Égypte un voile qui se leva et disparut à mesure que le soleil approcha de l’horizon. En se dissipant, ce voile léger mit à découvert toute la contrée de l’antique Memphis. Au sud, de petites pyramides marquaient, dans le lointain, l’ancienne étendue de cette cité ; tandis qu’à l’ouest l’immense désert s’étendait à perte de vue ; le Nil serpentait majestueusement à travers les champs fertiles qu’il arrose en se rendant à la mer ; à l’est la grande ville du Caire élevait ses nombreux minarets, au pied du mont Mokatam ; une plaine charmante la séparait des pyramides ; des groupes épais de palmiers variaient ce beau spectacle. Nous descendîmes