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voyages en égypte,


autres villages, sont les hommes les plus indépendans de l’Égypte. Ils se vantent de ne s’être soumis que les derniers aux Français, et d’avoir, même après leur soumission, forcé ceux-ci à payer comptant tous les hommes mis en réquisition : fait dont le baron Denon convient, au reste, lui-même. Ils n’ont jamais reconnu le joug de personne, ni des mamelouks, ni du pacha, quoiqu’on les ait persécutés de la manière la plus cruelle, en leur faisant la chasse comme aux bêtes fauves. Il est vrai que leurs demeures, ou plutôt leurs repaires, étaient des asiles presque inaccessibles. Le district de Gournah se compose d’une chaîne de rochers d’environ deux milles de long, au pied des montagnes de la Lybie, et à l’ouest de la ville aux cent portes, qui avait ses catacombes dans ces rochers mêmes. Toutes les parties en ont été creusées par l’art, en forme de salles plus ou moins grandes, dont chacune a une entrée particulière ; et, quoique contiguës les unes aux autres, il existe rarement des communications entre elles. Ces tombes singulières n’ont pas de pareilles dans le monde ; ce ne sont ni des carrières, ni des mines, et la difficulté d’y pénétrer fait que l’on ne connaît que très-imparfaitement ces souterrains où dorment d’un sommeil