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en nubie, etc.


occidentale, puisque de ce côté les cacheffs étaient encore bien disposés pour moi. Malheureusement le bateau qui devait me suivre avec M. Beechey n’était pas encore arrivé, et je n’avais apporté avec moi, par prudence, que peu d’argent. Je laissai, en conséquence, des instructions à mon interprète pour diriger le peu d’ouvriers que j’avais loués, et j’allai avec un petit bateau au-devant du mien. Grâce à un vent favorable, j’arrivai en vingt-quatre heures à Kéneh, où je trouvai M. Beechey et le bateau. Il nous fallut trois jours pour atteindre Thèbes ; notre bateau fut amarré à Louxor, et je recommençai mes opérations avec les fellahs que je pouvais engager. Je fis continuer aussi les travaux à Gournah, et ceux-ci m’occupèrent, j’en conviens, plus que les travaux de Carnak.

Si l’on savait bien en Europe avec quelle race d’hommes misérables les voyageurs qui vont à la recherche des antiquités ont à faire dans ce village ; combien ils ont à lutter contre la rapacité de ces demi-sauvages, avant d’obtenir quelques objets antiques et de poursuivre leurs recherches, on estimerait sûrement davantage ce qui vient de cette contrée. Les habitans de Gournah, bien plus rusés et fourbes que ceux des