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en nubie, etc.


prodigieux, de celle qu’on remarque aux autres statues d’Égypte, et le style de la sculpture indiquait une époque très-reculée. Comme le buste ne tenait point au tronc et au siége, je le fis ôter, en attendant que l’arrivée de mon bateau avec les cordes et les leviers me mît à même d’enlever aussi le reste de la statue. Ayant ensuite mis des ouvriers à l’ouvrage dans un autre endroit, où j’espérais faire aussi une récolte d’antiques, je profitai de l’occasion pour examiner à loisir les magnifiques ruines du temple de Carnak. Vues de loin, elles ne présentent aux regards qu’un vaste assemblage de propylées, de péristyles et d’obélisques qui élèvent leurs sommets au-dessus des bouquets de palmiers. L’avenue des sphinx prépare le voyageur à l’aspect imposant du temple où elle conduit. Ces figures représentent des lions à têtes de belier, symboles de la force et de l’innocence, du pouvoir et de la pureté des divinités auxquelles cet édifice gigantesque était dédié. Au bout de l’avenue se déploient de grandes propylées qui conduisent à des cours intérieures, où des colosses énormes sont assis des deux côtés de la porte, comme des géans à qui la garde de ce sol sacré a été confiée. On arrive enfin au véritable temple, consacré à l’Être tout-puissant de la création. J’y entrai