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non dans un vaisseau ; que leur magie créait des sequins de Venise, et qu’un santon se trouvant un jour chez le sultan de Constantinople au moment où l’ambassadeur persan allait déclarer la guerre au nom de son maître, promit de soumettre à lui seul tous les Persans, et d’aveugler leur roi par un signe de sa main.

D’Erment je retournai à Louxor, et le lendemain je me trouvai à Gournah au rendez-vous que le cacheff m’avait assigné la veille. Il donna au caimakan de ce lieu des ordres pour seconder mes opérations, pour ne point empêcher les fellahs de me vendre des papyrus ou d’autres antiquités, et pour me fournir les ouvriers dans les fouilles que je voudrais entreprendre, n’importe où.

Pendant ce temps, les travaux que j’avais fait commencer à Carnak faisaient des progrès. Une des figures colossales assises devant les secondes propylées, au-delà de l’avenue des sphinx qui conduit au grand temple, était déjà en partie déblayée et mise à découvert. Elle est d’une pierre calcaire très-dure ; je mesurai vingt-neuf pieds depuis la tête jusqu’au bas du siége, au pied duquel je trouvai une figure de femme assise, haute de sept pieds, et représentant peut-être Isis. La coiffure de cette statue différait par son volume