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Ces contre-temps ne furent pourtant pas capables d’abattre mon courage. Je fis travailler quelques ouvriers sur les deux côtés de l’ancienne Thèbes, et je me rendis à Erment pour présenter au cacheff une lettre du pacha, dont je m’étais muni au Caire. Il me reçut avec politesse, et me fit de nouvelles protestations d’amitié ; en apprenant que j’étais porteur d’une lettre de son maître, il conçut des craintes, et fut très empressé d’en connaître le contenu ; il ne se rassura qu’après avoir appris que je n’avais pas porté de plaintes contre lui, et que ses dernières démarches en ma faveur avaient effacé dans mon esprit le souvenir de sa conduite antérieure. Je lui reparlai ensuite des mauvaises intentions du caimakan de Gournah. Aussitôt il me promit de le punir, et même de le chasser de sa place, si je voulais. Je lui répondis que je ne désirais ni l’un ni l’autre, et que tout ce que je voulais, c’était de n’être plus entravé désormais par cet homme. Nous convînmes de nous trouver ensemble le lendemain à Gournah, afin d’y faire les dispositions nécessaires

Pour me divertir, le cacheff fit entrer, après notre entretien, un de ces jongleurs égyptiens qui, parmi d’autres miracles, commandent aux serpens et aux scorpions. Cet homme avait un