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en nubie, etc.

Déjà quelques sphinx avaient été mis à découvert, et d’autres allaient être tirés de la terre, pendant que moi, qui avais le premier fouillé ce terrain, j’étais réduit à être simple spectateur de cette moisson. Il est vrai que seulement quatre des sphinx trouvés par le docteur valaient la peine d’être emportés. Après ces travaux il mit ses trouvailles sous la surveillance d’un garde, et alla rejoindre son maître auprès de Siout. Mais, chemin faisant, il passa au côté occidental de Thèbes pour défendre aux fellahs, sous peine de la colère du bey, de rien vendre aux Anglais. En apprenant que j’avais déjà acheté quelques antiquités depuis mon arrivée, il ne put cacher le dépit qu’il en ressentit, et qu’il a conservé jusqu’à ce jour. On verra bientôt que, loin de recueillir pour le cabinet du bey, le docteur travaillait réellement pour M. Drovetti dont les agens vinrent quelque temps après enlever ce qu’il avait déterré. Pour me tromper plus long-temps, il m’écrivit néanmoins, après l’enlèvement de ces objets, qu’il était bien surpris que les agens de M. Drovetti s’en fussent emparés à son insu ; cependant lui-même, ainsi que M. Drovetti, étaient venus tranquillement à Louxor pour prendre des mesures relatives au transport des antiquités.