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cas d’attaque, comme le crocodile de l’Égypte plonge dans le fleuve dès que sa sûreté est menacée sur la plage. Les femmes sont à peine vêtues, et les enfans sont entièrement nus. Ces nomades mènent une vie très-frugale, et ne boivent jamais de liqueurs fortes. Au reste la même distance qui sépare l’homme libre de l’esclave, existe entre ces Arabes errans, et les Arabes établis en Égypte. Ceux-ci se sont habitués à l’obéissance, quoiqu’il faille les forcer pour obtenir quelque chose d’eux. Ils sont à la fois souples et indolens, par ce que, courbés sous le joug, ils n’attachent de l’intérêt à rien. Les Arabes nomades, au contraire, sont toujours en mouvement ; le besoin les force de se procurer, par le travail, de la subsistance pour eux-mêmes, et pour leurs animaux ; et étant toujours en guerre les uns contre les autres, leurs pensées se dirigent naturellement sur les moyens d’attaque et de défense.

En arrivant au ternie de mon voyage, je perdis le fruit de ma hâte, par une circonstance très-fâcheuse, occasionée par la négligence de l’interprète. On se souviendra qu’en revenant de Thèbes au Caire, je m’étais arrêté à Siout, et que le defterdar de cette place m’avait donné une lettre pour le consul d’Angleterre. Au moment de faire un nouveau voyage en Haute