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espèce hébergent la nuit. Ma fatigue était telle que tout lieu m’était bon pour me reposer ; la terre me servait ordinairement de lit ; une natte était une rareté. Une nuit je me reposai assez fraîchement sur des cannes à sucre qui avaient récemment passé par le pressoir. On me servait aussi de la canne à sucre après un repas de pain et d’ognons. Le goût de cette canne est agréable d’abord ; mais, quand on la presse un peu fort pour en exprimer le jus, on obtient un acide qui flatte peu le palais, et on finit par trouver le jus insipide. Cependant les gens de la campagne en mangent continuellement, et aiment beaucoup cette nourriture végétale. On la vend au marché, en guise de fruit dans la saison convenable.

Sur la route entre Siout et Tahta, je rencontrai un corps de cavalerie bédouine. Je n’ai jamais eu occasion de voir ces cavaliers du désert sous un aspect plus favorable, et jamais je n’ai trouvé une race d’hommes plus belle. Leurs chevaux sont très-forts, quoique peu charnus. Les cavaliers n’ont pour tout vêtement qu’une espèce de manteau, fait de laine blanche, de leur propre fabrique, dont ils s’enveloppent la tête, et une partie du corps : les Bédouins que je vis, n’avaient que de très-petites selles, contre l’usage