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voyages en égypte,


Coptes, habillés en francs, qui avaient servi dans l’armée française, et que M. Drovetti employait pour lui chercher des antiquités le long du Nil.

Ne voulant avoir aucune relation avec ces gens, nous partîmes aussitôt de Minieh, et le lendemain au soir nous arrivâmes à Eraramoun, auprès d’Aschmounain, l’ancienne Hermopolis, où nous fîmes une visite à M. Brine, Anglais, qui a introduit en Égypte la raffinerie de sucre. Après bien des entraves, il est parvenu à purifier, à un haut degré, le sucre égyptien. Ses principales difficultés avaient consisté à déjouer les intrigues des débitans de sucre arabe contre le succès de son entreprise, et à délivrer le jus de la canne d’Égypte du goût de terroir, qui, sans être précisément désagréable, aurait pu mettre obstacle à l’introduction de ce sucre en Europe. Nous apprîmes chez lui que les deux agens de M. Drovetti se portaient, à marches forcées, sur Thèbes. J’entrevis leur projet ; ils voulaient nous devancer, pour acheter tout ce que les Arabes avaient accumulé dans la dernière saison, en sorte que nous n’aurions plus trouvé qu’à glaner.

Cependant ceci m’inquiétait moins qu’une autre idée ; c’est que l’emplacement où j’avais déterré les sphinx et les statues, abondait tellement en antiquités, qu’il fallait craindre qu’en