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et le 5 mars, nous ne fûmes encore qu’à Minieh. Nous y descendîmes à terre, pour voir Hamet-Bey, qui a le commandement de tous les bateaux du fleuve. Il se donne le titre d’amiral du Nil, et se croit l’égal des amiraux de la marine anglaise. Dans une société européenne au Caire, la conversation étant tombée un jour sur le compte de sir Sidney Smith, Hamet-Bey, qui s’y trouvait, s’écria : « Oh ! pour ce sir Sidney, c’est un homme bien habile ; lui et moi, nous avons le même rang. » Nous avions à solliciter de ce commandant une protection pour notre rays, afin qu’il fût exempt des réquisitions qui pourraient être faites sur le fleuve. Nous le trouvâmes assis sur un banc de bois, et accompagné de deux ou trois de ses matelots. Il nous accorda le sujet de notre requête, et nous fit entendre qu’il serait bien aise d’avoir une bouteille de rhum ; nous lui en envoyâmes deux, qui furent un grand régal pour lui. Nous nous transportâmes chez le docteur Valsomaky, qui distille de l’eau-de-vie, et débite des médicamens en gros et en détail. Il a aussi une collection d’antiquités qu’il achète des fellahs, pour les revendre à quiconque a envie d’en faire l’acquisition. Ce fut avec le désir d’en acheter que nous allâmes chez lui. Nous y rencontrâmes deux