Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
voyages en égypte,


procure aussi des légumes, tels que bamies, melokies, fèves, etc.

Le rays et l’équipage de notre bateau étaient des Barabras ; nous étions convenus qu’ils s’arrêteraient et navigueraient à notre volonté, et qu’ils se nourriraient à leurs frais ; nous avions loué leur service par mois. Quant au janissaire du pacha, voyant au bout de quelques jours qu’il n’était bon qu’à jurer contre les Chrétiens, nous le renvoyâmes.

Lors de notre départ de Boulak, nous eûmes d’abord le vent contre nous ; circonstance assez rare quand on remonte le Nil, puisque le vent du nord souffle en Égypte au moins pendant neuf mois de l’année. Nous passâmes devant l’île de Rouda, le vieux Caire et les pyramides, avec tant de lenteur qu’au bout de quatre jours nous n’atteignîmes que Tabihn, village de la rive orientale, vis-à-vis de Dajior. Nous y amarrâmes d’assez bonne heure, ne pouvant plus avancer à cause du vent. Ce village a une position si élevée que les regards y dominent sur le Caire, les pyramides de Ghizeh, Saccara et Dajior. Je crus devoir faire un croquis de cette vue étendue[1]. À la fin de la journée suivante, nous arrivâmes au voisinage de la Fakie, où nous

  1. Voyez l’Atlas, planche 22.